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02 Feb 2022

« Miroirs » : une variation sur Don Juan et Peer Gynt

As-tu jamais compris, Solveig, que de quelque nom que je lui donne, ce n’est pas à travers le monde que ton amant poursuivait ses folles rêveries, mais à travers toi ? Ou plutôt, à travers ce monde de toi ? Comprendras-tu jamais que dans les multiples contrées qu’il a visitées, dans les multiples femmes qu’il a aimées, séduites, enlevées, trahies et délaissées, c’était toi qu’il cherchait, qu’il fuyait parfois comme un remord, parce que tu étais sa conscience, mais dont il ne pouvait s’éloigner sans éprouver dans son être une brisure, parce que tu étais sa vie ? Ne sais-tu pas que lorsqu’il parcourait tous les lieux où tu n’étais pas, ce n’était pas tant pour profiter de la nouveauté d’un hypothétique bonheur que pour rechercher ton absence, car respirer ton absence, ce silence de toi, c’est encore te respirer, Solveig, et ne sais-tu pas que celui qui t’aime, quel qu’il soit, sorti d’un opéra de Mozart ou d’une pièce d’Ibsen, ce n’est pas le bonheur qu’il recherche, le bonheur il n’en a cure figure-toi, il l’a trouvé mille fois le bonheur, dans les bras d’une Ingrid ou d’une Zerline, peu importe, mais s’il les quitte ces femmes, la foule de ces femmes, c’est parce que la souffrance de t’aimer il la préfère au bonheur, mille fois, mille et trois fois même, mille e tre, demande un peu à Leporello, puisqu’il te faut des preuves, tu vois que je te connais, qu’il te faut toujours des preuves…

 

À découvrir dans le recueil de nouvelles à paraître : « Les fées ne piquent pas et autres nouvelles oniriques »

 

 

22 Jan 2022

La nature dans « Le Songe de Pandore »

Sommets montagneux, mer houleuse, cité resplendissante et îles mystérieuses… L’odyssée périlleuse du jeune Raphaël amène le lecteur aux confins du monde taramand, au sein d’une nature toujours changeante, rebelle, infiniment dangereuse et séduisante.

 

Le massif montagneux d’Antalay, le plus jeune du monde connu, semblait veiller sur l’ensemble du continent du haut de sa sagesse millénaire ; pourtant, ses sommets gigantesques, ses arêtes et ses vallées poétiques participaient de cette vie déferlante, commune à l’ensemble des manifestations de la nature. Grandioses, rayonnantes d’une beauté à la fois terrible et magique, ses crêtes inaccessibles scintillaient avec orgueil quand le soleil les caressait de ses rayons ; elles devenaient au contraire graves, pensives et mélancoliques lorsque le pâle arc lunaire se levait pour allumer les étoiles.

 

Du haut de sa montagne, Raphaël tente d’imaginer la mer, qu’il n’a encore jamais vue :

Une mer n’est pas un lac sans rivage. La mer possède des rives. Des dizaines et peut-être des centaines de rives. La mer possède des vagues. De grandes et larges vagues roulantes d’écume. La mer possède les terres qu’elle entoure et embrasse. La mer nous encercle.

 

Pandore, la visionnaire, imagine la mer en songe ; mais une mer furieuse, déchaînée, mortelle. Celle qui vint à bout de l’Atlantide :

La ville entière s’était emplie d’eau. De la terre, on ne voyait plus le ciel qu’au travers d’immenses vagues. Les gens couraient ici et là, paniqués. Le grand palais, d’ordinaire imposant, se faisait alors humble sous la fureur de l’océan. Les femmes et les hommes étaient balayés comme des fourmis dans un ruisseau ; leurs forces jointes n’étaient pas assez puissantes pour lutter contre l’emportement des flots. D’ailleurs, s’ils avaient pu résister, avancer, qu’auraient-ils fait ? Où seraient-ils allés ? Les seuls qui dormaient en paix étaient les cadavres que le courant emportait déjà. […] Tout devint flou quand les cloches du temple se mirent à sonner, sonner, comme pour avertir le monde entier que l’île agonisait. Elles ne cessèrent pas de carillonner quand la mer les engloutit, dans un dernier élan. Elles sonnaient encore sous l’eau, elles doivent sonner encore. Soudain, le soleil baigna la mer de son rayon matinal et ce fut l’aurore qui me réveilla.

L’Atlantide est morte. Mais l’île Hécate règne sur les flots, plus puissante que jamais :

Ce pays embrassé par la mer, cette terre fertile aux saveurs si variées, aux arômes multiples, avec ses pâturages immenses, ses grandes étendues, son relief soudain qui permet au regard de s’étendre au loin, les vagues argentées qui lèchent les calanques aux pieds du palais de roche, élevé en pleine nature par les humains d’un autre âge.

 

Et l’île Hécate est le fief de la petite Sapho, fille de la reine Victoria et d’Ilya de Lendoliov. Elle y est née et l’île fait partie intégrante d’elle-même, comme elle fait partie de l’île dont elle tire sa force et sa sève :

 

Quand le vent marin caresse mon visage et que la nature que j’affectionne s’épanouit autour de moi, je ressens le moindre frémissement de l’air ; je reconnais le son du moindre lézard qui se faufile le long de ce rocher. Je suis de l’humeur de ce ciel d’azur et de l’inclinaison particulière des rayons de ce soleil sur le sol d’Hécate.

 

La nature est vivante, emplie de déesses, avant que la civilisation ne s’affranchisse de la superstition. Aussi, la nature se manifeste parfois d’une manière incompréhensible :

 

Droit devant elles, juste sous leurs yeux, se produisait un phénomène étrange. Une nuée trouble s’amassait, comme bloquée par la colline, que le vent pourtant vif provenant de la mer ne parvenait pas à dissiper. Ce cercle de brouillard ondulait lentement et régulièrement sur lui-même, diaphane et impénétrable.

Et certains prêtent à la Grande Déesse Némésis la volonté de maudire l’Atlantide, île sacrée abandonnée au péché originel. Alors que la nature aurait réservé au sexe féminin les travaux intellectuels, cantonnant l’homme masculin aux travaux physiques, les atlantes auraient vécu tout autrement, pour leur malheur :

Dans la société décadente des dernières années de l’Atlantide, avant que l’île ne subisse le châtiment de la Grande Déesse, on envoyait les petits garçons à l’école avec les petites filles ; ils avaient la folie des grandeurs […]. Ils devenaient professeurs, architectes, comédiens…

Mais l’appel de la liberté et de la révolte reviendra ; et reviendra par la mer, enfin aperçue, enfin conquise :

La mer s’étendait sous leurs yeux, gigantesque et frémissante. Le sommet des vagues innombrables, blanc d’écume, reflétait l’éclat de l’astre à son zénith. Un bleu intense, plus pur et rutilant que le saphir, colorait la plaine liquide. C’était donc cela, la mer… Émerveillé, Raphaël respira profondément, laissant entrer par tous ses pores les effluves d’iode et de vent marin. Jamais il n’avait éprouvé une telle sensation de liberté.

Et peu à peu, l’être humain s’affranchit de la présence religieuse :

Aucune déesse ne la regardait plus du haut de l’empyrée : le ciel, la terre et la mer étaient libérés de tout sacerdoce. Elle était seule juge de ses pensées.

Pourtant, la nature ne s’apprivoise qu’en apparence. L’heure n’est pas venue pour l’homme de la soumettre, comme le dit ce poème très ancien, extrait des Stances à l’Insomniaque :

Je suis la Nature indestructible et vaillante

Qui jamais aura raison de moi ?

Mais la Nature aidera à la résistance contre l’obscurantisme, et depuis les grottes de la petite île de Libella s’organiseront des activités secrètes et ambitieuses :

Du haut de la caverne s’écoulait une onde claire, brillante, qui tombait en cascade le long de la falaise. En escaladant les parois rocheuses et se faufilant à travers la mince ouverture d’où perçaient les rayons solaires, Sapho découvrit une sorte de piscine naturelle formée par la source qui dévalait d’un plus haut bloc. Cet ensemble féerique était couvert d’une végétation luxuriante qui laissait pointer une lumière mystérieuse.

Et plus que jamais, la pensée humaine est insatiable :

La force brute est comme la pierre. La pensée est comme l’eau. L’eau s’infiltre dans la pierre, elle l’érode. Là où pierre se fendille, l’eau se faufile. Elle se transforme s’il le faut. Elle ne disparaît jamais. Et sa première forme l’attend toujours lorsque le cycle se répète…

L’île Cléüse et son château, lieu insolite et mystérieux, est le lieu où la pensée humaine se construit, au sein d’un secret bien gardé :

Elle les fit pénétrer silencieusement dans un jardin qui paraissait abandonné. Au sein de cet espace de verdure, nulle allée sablée, nul ordre, nulle mesure. La végétation semblait y croître sans contrainte. Certains arbres s’élevaient à des hauteurs infinies ; des fleurs sauvages s’épanouissaient par bosquets désordonnés. Une mousse épaisse couvrait de larges pierres évoquant d’anciens bancs ; et l’on devinait partout de ces mystérieuses cachettes faites pour les assassins ou les amoureux.

[…]

Le désordre de la pièce dans laquelle ils venaient de pénétrer s’apparentait à l’anarchie du jardin ; mais ce n’était plus la flore qui s’épanouissait à tord et à travers : dans cette étrange galerie, les arbres étaient des étagères, les fleurs étaient des livres.

Les personnages eux-mêmes sont parfois allégories de la nature et se définissent comme tels. Ainsi, ces deux sœurs des ténèbres qui se ressemblent sans pourtant être semblables :

Il y a cela de différent entre elle et moi qu’elle est le Jour et que je suis la Nuit ; quand bien même nous serions toutes les deux le ciel.

Et quand le malheur semble submerger l’âme, la nature se montre intraitable, balayant les héros de son souffle indifférent :

Raphaël ramait, ramait éperdument au milieu de la tourmente, avec une sorte de rage ; la rage de vivre qui toujours l’habitait, la colère de succomber à l’adversité avant d’avoir pu appréhender le monde, la frustration de n’être qu’un brin de paille emporté par la première tempête. Cette nuit-là, le malheur semblait enfin avoir le dernier mot. Il ne pensait plus, ne voyait plus ; il ne sentait pas l’humidité qui pénétrait ses chairs, la peur qui perçait ses os. Il n’était plus que la chose de l’écume, une marionnette participant à la tourmente océane, avec pour tout visage le masque impénétrable de la nuit.

Pourtant, après la mort vient la renaissance, et la vie s’enrichit de toute la noirceur passée :

Les mortes parlaient dans la tête du jeune homme, y dispensaient leur sagesse.

Peut-on apprivoiser la nature ? Peut-on l’apprivoiser définitivement ? Peut-on faire nôtre, et acquis à notre cause, un monde sauvage, et vivant parce qu’il est sauvage ? L’être humain avec l’animal, la civilisation avec la nature… Ces questions forment un des principaux thèmes du roman :

Il avait toujours aimé les bêtes qui, contrairement aux humains, n’avaient pas appris la fausseté. Mais ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était les animaux sauvages, ceux dont on ne pouvait prévoir la réaction ; ceux qui pouvaient d’un instant à l’autre devenir dangereux si vous leur faisiez peur, ou vous sauver la vie si vous aviez eu le bon geste. Toute son enfance, il avait tenté d’apprivoiser les bêtes sauvages. Il y avait parfois réussi. Mais un renard, même apprivoisé, reste toujours un renard. Il pourra vous aimer ; il sera incapable de vivre avec vous.

Car la force même de la nature, comme celle de l’intelligence humaine, est le mouvement :

Depuis qu’il connaissait la mer, cette divinité imprévisible, il ne cessait d’en découvrir les nouvelles formes, qui le remplissaient tour à tour de terreur et d’admiration. Elle était si changeante, pratiquant une métamorphose perpétuelle dans l’or de ses flots, qu’il la voyait toujours différente, tantôt séduisante tantôt macabre. Sa voix même, mêlée aux murmures du vent, était lyrique et caverneuse, profonde et déchaînée.

Nature apprivoisée, nature maltraitée, nature dévoyée parfois ; car les intérêts humains l’affublent de toutes sortes de théories jamais vérifiées :

La nature humaine… C’est un magnifique bouc émissaire. On lui attribue les folies de l’orgueilleux, la cruauté des tyrans, l’oppression des peuples, la scandaleuse appropriation des richesses par une minorité. La nature ne connaît pas la morale ; elle n’a rien inventé de tout cela. Si les sociétés humaines ont jusqu’à présent détourné chaque belle idée pour créer les conditions de l’asservissement des plus pauvres, ce n’est pas une loi de la nature ; c’est le résultat des rapports de domination mis en place par une même caste, depuis la nuit des temps.

Et c’est au cœur de la cité qui deviendra le centre de l’insurrection, que Raphaël pourra trouver le fleuve, et son salut :

L’eau du fleuve était noire, abyssale, animée d’une vie mystérieuse et terrifiante, profonde comme un gouffre et avide comme un trou noir. Elle semblait prête à engloutir tout ce qui errait dans sa colonne vertébrale pour le précipiter dans la mer vorace.

C’est toujours au sein de la tourmente que brille le plus intense bonheur, et au milieu du désert que brille la plus ardente promesse :

C’était une sorte de gigantesque palmeraie, dont les hautes feuilles protégeaient des rayons solaires et du vent désertique d’autres cultures étagées : bananiers, orangers, grenadiers ; et plus bas, maraîchers et céréales. Par-ci par-là avaient été construites quelques habitations rudimentaires en mortier d’argile ; plus loin, au milieu de l’oasis, on distinguait un village de cultivateurs.

La dualité de cette nature farouche se révèle, en miroir de la dualité des personnages qui en procèdent :

L’humidité étouffante qui l’environnait sortait tout droit de son âme exaltée. Cette terre, ces rochers, ces vagues qui déferlaient au pied des pins maritimes, tout cela se confondait en elle, dans sa colère et dans son amour, la sève même de son cœur.

Il était ivre de puissance et de désir, déchaîné de colère et fou de tendresse. Il agissait en fauve et se sentait dieu.

Et c’est ainsi que…

Viendra le temps écarlate
Celui de la lumière et des cerises
Et de l’enfant chantant sur la barricade

19 Jan 2022

Vers le nouveau monde : Concert « After work » avec le quatuor Maiakovski

 

De l’œuvre de Ravel, imprégnée de colorations jazz, jusqu’aux tangos de Piazzolla issus de l’Argentine populaire, l’aube du soir nous emporte dans un tourbillon de notes enchantées empreintes de l’atmosphère du nouveau monde. Dans un fabuleux élan universaliste, de la France à l’Amérique du Sud, les compositeurs ne cessent d’interroger nos émotions.

Comment la musique peut-elle être porteuse de notre aspiration au monde de demain ?

Venez le découvrir avec le Quatuor Maiakovski dans un cadre convivial, lors d’un concert « After work », dans le cadre de la programmation de l’Opéra de Nice :

 

Programme :

Maurice Ravel : quatuor en fa majeur

Astor Piazzolla : Tango Ballet

Avec le Quatuor Maiakovski :

  • Violaine Darmon, 1er violon
  • Arnaud Chaudruc, 2ème violon
  • Hugues de Gillès, alto
  • Jan Szakal, violoncelle

 

 

29 Dec 2021

Le Songe de Pandore : parution !

N’oublie jamais qu’il faut vivre avec ardeur, jusqu’à ce que mort s’ensuive…

 

Qu’est devenu le petit garçon dans la montagne, enfant des amants de l’Atlantide ?

A quoi donc songe Pandore, et qui est la mystérieuse princesse de Lendoliov ?

Comment les peuples de Taramanda vont-ils organiser leur résistance face à la tyrannie des Amazones ?

Comment l’humain s’affranchit-il des antiques déesses ?

 

Vous le saurez en découvrant le tome 2 du Cycle de Taramanda : Le Songe de Pandore, qui vient de paraître !

Vous le trouverez à la commande en cliquant ici  ou dans quelques jours dans votre boutique !

Vous n’avez pas encore lu le premier tome ? C’est toujours possible de le trouver ici !

Vous pouvez aussi rejoindre l’aventure et découvrir Taramanda avec le Tome 2, pour faire connaissance avec la seconde génération de héros…

A bientôt à Taramanda ou ailleurs 🙂

30 Nov 2021

Le Violon-Lyre

Magique instrument enfanté par les siècles, dont l’humaine voix imite celle des anges et des fées, le violon est l’héritier des antiques instruments des aèdes et des troubadours, celui qui raconte et celui qui ponctue, celui qui est voix et se fait voix pour chanter l’inénarrable ou rythmer la parole, sage ou folle, folle même d’être sage, du poète moderne.

A-t-on trouvé plus élégant que l’archet, fils d’une baguette de fée et de l’arc d’Artémis, à moins que ce ne soit celui de Cupidon, pour faire vibrer, de ses crins ailés de Pégase, les cordes altières, dressées soudain sous l’impact du sang de l’arbre ?

 

Fi des métaphores ! Je rêve d’un spectacle où le violon viendrait ponctuer le récit comme la lyre d’Homère devait rythmer l’Iliade.

 

Fi des comparaisons ! Je rêve d’un spectacle où la ritournelle serait partie intégrante de l’épopée.

 

Le violon est un être errant, marchant, titubant parfois ; le nomade par excellence, en concurrence avec la flûte, le doux aulos, mais qui a sur elle cet avantage que la bouche se libère pour la parole.

 

Et désormais nous avons besoin de cette parole, parole de la nuit des siècles, parole des poétesses et des trovairitz, parole universelle, que dire ? Lorsqu’on ne sait quoi affirmer, n’est-il pas sage de commencer par une question ?

 

Où sont de nos jours les Prévert et les Cocteau, pour concevoir sous nos yeux émerveillés le premier Violon-Lyre ?

 

14 Nov 2021

Aimez-vous les contes ? – 1. Le Déluge

Aimez-vous les contes ?
Moi, oui ! Ceux auxquels on prête un public enfantin sont souvent issus d’un imaginaire populaire collectif. Chaque peuple a son lot de légendes, héros, saints, appartenant ou pas à un corpus mythologique, issu très souvent de structures narratives ou symboliques communes.
Prenez le thème du déluge par exemple, que l’on retrouve tant dans la Bible que dans les mythologies grecque, babylonienne, sumérienne et d’autres encore…
Il ne s’agit pas seulement de savoir si un évènement semblable s’est produit dans un lointain passé, mais encore quel sens psychologique, collectivement, ce déluge a pris pour différents peuples si éloignés l’un de l’autre sur notre terre…
Je travaille ces jours-ci sur une variation du thème du déluge, qui est pour moi en lien étroit avec une réflexion sur la nature humaine, son positionnement par rapport à la divinité, c’est-à-dire à la nature, et le devenir, la prise de conscience de l’être humain et son achèvement en tant que créature pensante.
Mon texte intégrera le corpus mythologique de Taramanda, dans l’ouvrage Contes et légendes des pays d’Atlantide.
On y apprendra la genèse du monde, selon la croyance atlante. On y découvrira comment Némésis sépara les éléments et comment naquit l’Atlantide, île sacrée ; puis on assistera à la création des êtres humains et l’on comprendra comment Hécate, la plus prévoyante d’entre eux, échappa au Déluge, inventa l’art et l’amour puis construisit sa philosophie de la Connaissance…

08 Nov 2021

La manière de créer…

Elsa TrioletElsa Triolet disait quelque chose comme : le créateur, ce ne sont pas dans ses personnages qu’on doit le chercher. Ses secrets sont dans sa manière de créer.

 

Oui, bien sûr ! S’il ne s’agissait que de parler de soi… De se mettre en scène… Quel intérêt pour tout autre que soi ?

 

Alors, la manière…

 

La mienne, c’est écrire. Sans cesse. Je vous rencontre, je vous parle, vous ne pensez pas que j’écris, et pourtant. J’écris. Je ne cesse. Je vous réponds, je marche, je joue, et tout cela est la suite de ce que j’écris depuis l’enfance, du « roman » perpétuellement inventé, et je vous fauche un clin d’œil, un sourire ou une pâle lueur sur votre vêtement, que vous n’avez même pas aperçue, dont vous n’avez pas même eu conscience, mais qui deviendra écriture de quelque chose de vrai, qui n’avait pas la moindre importance tant que c’était réel, mais qui sera peut-être l’ironie d’un personnage, une attente désespérée ou la joie d’une aurore.

 

Un écrivain n’est qu’un voleur de grand chemin. Et là où les chemins se croisent se situe son livre. Là où les chemins se croisent commence sa vie.

 

 

 

04 Oct 2021

Lirnélid et le violon enchanté

Dans le lointain royaume de Cléüse, bien avant que la puissante Atlantide n’étendît son hégémonie sur le monde, régnait une princesse aussi belle qu’orgueilleuse, au doux nom de Mangolaine.

C’était le temps des légendes, le temps reculé où les divinités de la mer parlaient encore aux mortels qui en étaient dignes. Ainsi, Lirnélid l’orphelin était l’ami de l’ondine Tintinnabule et charmait les pêcheurs de ses chants harmonieux, jusqu’au jour où la vaniteuse Mangolaine se trouva sur son chemin…

Conte extrait du recueil « Contes et légendes de Taramanda »

 

Représenté les 21 et 22 octobre 2021 au théâtre Lino Ventura à Nice, dans le cadre des représentations scolaires de l’Opéra de Nice, rythmé par des extraits du répertoire pour quatuor à cordes.

 

Avec le quatuor Maiakovski : Violaine Darmon, Arnaud Chaudruc, Hugues de Gillès, Jan Szakal

 

20 Apr 2020

Le rire mozartien

Pour la première fois, il vit la jeune femme rire. C’était un rire merveilleux, gai et cruel, qui sonnait comme une partition de Mozart.

« Les amants de l’Atlantide », Première époque, Livre II, Chapitre 2

Nous sommes loins des grands espaces libres de l’île fabuleuse d’Hécate, au coeur de l’empire atlante…

Que serait ce confinement, sans l’art que nous portons en nous et que nous pouvons partager à distance ? Le rire gai et cruel de Victoria peut encore passer par-dessus les océans et l’invisible frontière des mondes, pour atteindre nos oreilles.

Et Mozart, à travers les âges et traversant les cloisons, réunir les musiciens de l’Orchestre de chambre du Philharmonique de Nice pour une petite musique de nuit à domicile…

Merci à la chaîne YouTube des noeuds papillons blancs. Abonnez-vous !

 

07 Apr 2020

Hommage à Penderecki

En souvenir de l’immense compositeur Penderecki, Violaine Darmon interprète en confinement, dans la chambre des enfants, la fameuse Cadenza pour violon seul.

 

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